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La protection des données personnelles : Inquiétudes croissantes et comportements des Français dans l'univers numérique

Protection des données personnelles informatiques Marseille
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Intitulé « la protection des données personnelles », l’étude a été menée entre le 28 et le 30 août 2017 sur un échantillon national représentatif de 1 002 Français âgés de 18 ans et plus. Il en ressort une population investie dans la vie numérique mais de plus en plus soucieuse de la protection de ses données personnelles.

La vie privée n’est pas un long fleuve tranquille

Ainsi, 85 % des personnes interrogées se disent préoccupées par cette problématique. Ce sont quatre points de plus par rapport à la précédente étude de 2014 réalisée par Orange. 90 % d’entre elles s’inquiètent à propos de leurs données en ligne, soit une augmentation de cinq points en trois ans.

Selon le sondage, cette « préoccupation croissante » est à placer dans le contexte des affaires de piratage et de cyber attaque que les médias ont rapporté dernièrement. Elle doit aussi être reliée à une plus forte activité en ligne :

51 % des Français paient « souvent » par ce biais (39 % en 2014).

39 % d’entre eux stockent des documents personnels (courriels, photos, vidéos, fichiers divers). Ils étaient 31 % dans la précédente étude.
plus de 50 % d’entre eux publient du contenu visuel ou textuel sur les réseaux sociaux. C’est un chiffre stable par rapport à 2014.

Cette exposition accrue ne les empêche pas d’être inquiets quant au risque de piratage ou de violation de leur vie privée. Le piratage de leurs coordonnées bancaires est le risque qui les inquiète le plus, suivi de celui lié à l’utilisation non consentie d’information personnelle. Toutefois, ce chiffre est en baisse de dix points par rapport à 2014 (de 65 % à 55%). Une exception là où tous les motifs d’inquiétude sont en hausse de la protection des enfants contre les risques d’internet à la confidentialité des informations personnelles en passant par l’impossibilité de supprimer ces dernières, ceux liés à la publication en ligne de contenu non consenti et à la disparition ou la perte de documents.

 Les maux des pass

 Conscients des enjeux de protection des données personnelles, les Français font preuve de vigilance. Ils adoptent une attitude proactive en recourant aux bonnes pratiques :

 93 % mettent à jour leur antivirus et leur pare-feux ; 52% le font même très régulièrement.

57 % contrôlent leur réputation en ligne. Ils n’hésitent pas à effacer des données personnelles qui ne leur conviennent pas.

À l’inverse, ils évitent de plus en plus les pratiques à risque :


Ils sont de moins en moins nombreux à saisir leurs coordonnées personnelles sur un forum (23 % contre 28 % il y a trois ans).

Ils ne sont plus que 17 % à relayer des chaînes de lettre par courriel, soit dix points de moins qu’en 2014.*

Surtout, le recours au mot de passe s’est systématisé pour tous les équipements. 86 % des Français l’utilisent pour leur ordinateur professionnel, 76 % pour leur ordinateur personnel, 73 % pour leur mobile et 61 % pour leur tablette. Dans tous les cas, les chiffres sont en hausse par rapport à 2014. Toutefois, leur comportement est encore loin d’être optimal puisqu’ils sont 74 % à employer le même mot de passe sur tous leurs compte, soit 5 % de plus qu’il y a quatre ans. Pour le CSA, ce manque de rigueur est à imputer à la démultiplication du nombre de comptes en ligne.


Par ailleurs, si la notoriété du cloud est en nette hausse (92 % déclarent savoir ce que c’est), les Français ne sont pas franchement d’accord à l’idée que des acteurs publics ou économiques l’exploitent (55 % sont pour pour les entreprises, 44 % pour les collectivités locales, 42 % pour l’État).

 Une confiance à géométrie variable

 Conséquence de cette inquiétude générale relative à la protection de leurs données personnelles, les Français accordent peu de confiance aux acteurs du numérique, notamment les réseaux sociaux (10%), les moteurs de recherche (20%) et les opérateurs de télécom (10%). Ce n’est pas le cas des banques qui ont la confiance de plus de la moitié des personnes interrogées. Il en est de même de l’État puisque 41 % des Français lui font confiance dans l’utilisation de leurs données personnelles.


C’est un chiffre curieux qui entre en contradiction avec leur « préoccupation croissante » pour ce sujet lié à des affaires de cyber sécurité qui ont aussi impliqué des États (affaire Snowden, piratage des campagnes électorales américaines et françaises...). En outre, le vote de nombreuses lois depuis quelques années dans le domaine de la sécurité et susceptibles de poser question vis-à-vis de la protection de la vie privée (voir, par exemple, les attaques du gouvernement contre le chiffrement qui suscite l’inquiétude du Conseil national du numérique) est loin d’avoir entamé la confiance de la population envers l’État puisque le pourcentage était de 33 % en 2014. Les Français sont même 61 % à déclarer lui faire confiance dans la définition et l’établissement d’un cadre réglementaire protecteur. Au sommet est juché la Commission nationale d’informatique et des libertés (CNIL) qui jouit de la confiance de 77 % des Français. À la base, l’Union européenne plafonne à 46 %.

 Des enfants du numérique portant (en partie) bien leur nom

Y a-t-il une spécificité des millenials au sujet de la protection des données personnelles ? Cette catégorie de la population âgé de 18 à 24 ans a été bercée par les nouvelles technologies de l’information et des communications. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient plus habiles dans leur utilisation. Cependant, il convient de constater à lecture de ce sondage qu’ils sont plus sensibles à ce sujet par rapport à l’ensemble de la population. S’ils sont plus actifs en ligne, ils sont aussi plus préoccupés qu’elle de la protection de leurs données personnelles (93 % contre 90 % ; 48 % contre 39 % pour ceux qui se disent « très préoccupés »). Par conséquent, ils sont plus nombreux à prendre des mesures pour les protéger que ce soit pour surveiller son e-réputation (72 % contre 57 % des Français) ou supprimer les informations inconvenantes (61 % contre 33%). Par contre, il y a du laisser-aller dans la gestion des mots de passe puisqu’ils se situent dans la moyenne générale avec la même inclination à recourir systématiquement au même code.

Article rédigé par Thierry Randretsa

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