Facebook chasse les fake news
Facebook utilisé à des fins politiques ?
L'un des plus gros scandales de l'entreprise remonte à 2017 lors des présidentielles américaines. L'élection du président Donald Trump aurait été possible en partie grâce à la société britannique Cambridge Analytica, utilisant les données personnelles de dizaines de millions d'utilisateurs afin d'influencer leur vote via des posts Facebook.
Après plusieurs mois de procès, l'affaire s'étouffe et Facebook met en place un service de contrôle de l'information, détectant les usagers relayant des fake news. La traque menée par Zuckerberg et ses équipes nous conduit en Europe, plus précisément en Italie.
En effet, épaulé par Avaaz, une ONG qui vise à donner le pouvoir aux citoyens de peser sur les décisions politiques mondiales, Facebook ferme 23 pages de son site. La plupart de ces pages (suivies par près de 2,5 millions de personnes) relayaient de fausses informations ainsi que du contenu incitant à la haine.
Ces pages étaient tenues et suivies par des partisans de l'extrême droite italienne, parti politique actuellement proche du pouvoir, avec Luigi Di Maio, ministre du Développement économique et dirigeant du mouvement 5 étoiles et Matteo Salvini, vice-président du conseil des ministres de l'Italie et ancien secrétaire fédéral de la Ligue du Nord.
Le contenu publié aurait pu avoir une influence sur le vote de la population italienne à l'approche des élections européennes et ainsi privilégier l’accès de certains partis aux décisions concernant l’Europe au détriment d’autres partis politiques.
Un problème éthique de plus pour Facebook ?
Tous ces scandales révèlent une sorte de face cachée des réseaux sociaux où l'utilisateur ne se divertit plus en se servant d'un outil : l'outil collecte ses données, il connaît ses goûts, ses habitudes, sa famille et il influence son opinion et ses choix politiques.
Les réseaux sociaux ne doivent pas jouer un rôle de désinformation lorsqu’il s’agit de sujet politique. Ils peuvent être utilisés par les partis politiques pour communiquer sur leur campagne mais ils ne doivent pas être un outil de manipulation.
Article de Martin Cuvet